Fanny Lardillier, Léo Maillard & Sarah Khelifi
Le tissu urbain dense et étendu du Nord et du Pas-de-Calais côtoie des industries ultrapolluantes, sur la côte mais également au coeur de la MEL et du bassin minier. Si la qualité de l’air sur le territoire semble s’améliorer, des associations dénoncent des normes sanitaires encore largement sous les standards internationaux.
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En France, 57 communes présentent un niveau d’exposition critique pour 6 polluants, dont la pollution de l’air. Parmi elles, 23 se situent dans le nord de la France, selon une étude de France Stratégie. Selon le même organisme, chaque année, 48 000 à 97 000 décès prématurés seraient liés à la pollution atmosphérique.
Surveiller et mesurer la pollution de l’air
Atmo Haut de France est une association agréée de surveillance de la qualité de l’air. Au quotidien, et particulièrement lors des pics de pollution, elle informe la population.
C’est grâce à un ensemble de stations de surveillance, qui permettent d’établir des constats en différents points du territoire, qu’elle évalue la qualité de l’air. Sur les dix dernières années, le bilan d’Atmo Haut de France se veut plutôt rassurant. La présence de particules fines (PM) dans l’air a baissé en moyenne de 21,5% et la présence de dioxyde d’azote (NO₂) de 6%. La présence d’ozone (O₃), a quant à elle augmenté de 15%.
Les épisodes (ou pics) de pollution de l’air ont connu une forte diminution en 2021, avec 13 jours d’exposition aux particules fines dans le Nord et Pas-de-Calais, contre 32 en 2022.
L’air des Hauts-de-France encore trop pollué, selon l’OMS
Pour Tony Renucci de l’association Respire, si la situation est encourageante, elle peut être améliorée. Aujourd’hui, les normes européennes de qualité de l’air sont bien en-deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon un rapport de la Cour des comptes européennes de 2018, “les normes de qualité de l’air de l’UE ont été fixées il y a près de 20 ans, et certaines sont à la fois nettement moins strictes que les lignes directrices de l’OMS et trop peu contraignantes au regard des dernières données scientifiques concernant les effets de la pollution atmosphérique sur la santé humaine.” Ainsi, en 2019, 99 % de la population mondiale vivaient dans des endroits où les seuils préconisés dans les lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’air n’étaient pas respectés. C’est le cas du Nord et du Pas-de-Calais.
“La pollution de l’air tue”. En 2019, 6,7 millions personnes en sont mortes.
Tony Renucci
Cancer du sein et du poumon, maladie cardiovasculaire, maladie chronique des poumons et infection des voies respiratoires sont autant de dégâts causés ou aggravés par la pollution de l’air sur notre santé.
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